Nos vies sauvages est un livre de photographies couleur et noir et blanc qui se situe quelque part entre réalité et fiction. Les histoires que nous raconte Ayline Olukman avec ses photographies sont comme des poèmes visuels qui révèlent la vulnérabilité de notre condition humaine et notre fascination profonde pour la beauté de la nature. La fragilité se transforme en un langage visuel.

La peinture a une influence importante sur ses photographies, en particulier sur les couleurs et la composition, dans le but de transcender le réel et créer un monde onirique. Les corps communiquent avec les pierres, les nuages et l’eau. Ils sont en interaction direct avec leur environnement, peau contre peau, pouvant ainsi subir des métamorphoses à tout moment comme le prolongement de vies antérieures éventuelles.

La série en noir et blanc est le résultat d’une succession de manipulations, l’image est retravaillée par de multiples frottements ce qui lui donne un aspect particulier. Par ce procédé, les corps s’évaporent, les prairies disparaissent et les fruits s’assèchent. À certains endroits l’image s’efface, sa texture est altérée tels les parts d’ombres de notre inconscient. Ce monde semble n’être qu’un souvenir, les dernières traces d’une terre abandonnée, les derniers vestiges d’un paradis en noir et blanc.

L’auteur

Ayline Olukman est une artiste plasticienne dont le travail aborde la notion d’intimité, de vulnérabilité et d’errance. Elle utilise la photographie, la peinture, l’écriture, la gravure et le dessin. Née à Strasbourg en 1981, elle est diplômée de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg (ESAD) en 2005.

De 2006 à 2015 Ayline Olukman alterne entre des période de travail à son atelier de peinture à Strasbourg et des voyages qu’elle utilise comme des phases de recherches pour photographier et écrire. Son travail fait l’objet d’expositions collectives et personnelles, ainsi que de deux publications édités par Médiapop : Small Eternity (2012) et America (2015), qui allient textes et photographies. Après avoir occupé un poste d’artiste en résidence en 2015 au Point B à Brooklyn, NY, USA, elle obtient en 2015 le visa 01 et vit et travaille à New York jusqu’en 2018.

En juin 2018 elle est nominée finaliste des Voies-Off aux Rencontres de la photographie d’Arles. En octobre 2018, elle participe à la résidence du Centre international d’art de Shangjin en Chine. Elle a remporté le Prix du Verzasca Foto Festival 2019 (Suisse), où elle a été exposée. Son troisième ouvrage, La Mue, est publié en octobre 2019 par Médiapop, il est sélectionné parmi les meilleurs livres photos 2019 par le PH Museum. En 2020 elle est nommée par Freelens au prix Mentor pour sa série La mue. En 2021 sort son quatrième ouvrage, Elysian Fields (toujours chez Médiapop). Elle ouvre sa première exposition muséale en 2023 à la Maison des Douanes de St-Palais-sur-Mer.

Préface de Nicolas Bézard